Technique

Poser, contrôler et rénover les conduites d’eau

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Les conduites d’eau se distinguent aujourd’hui avant tout par les matériaux utilisés. Si les matières plastiques sont de plus en plus la norme pour les canalisations des nouvelles constructions, dans les immeubles plus anciens, en revanche, les conduites sont souvent encore constituées de tuyaux en acier ou en fer. Il convient de les contrôler et, le cas échéant, de les rénover avant qu’elles ne nuisent à la qualité de l’eau ou qu’elles ne provoquent des dégâts.

Aujourd’hui, les conduites sont généralement réalisées en matières plastiques, en matériaux composites ou en acier inoxydable. Les propriétaires sensibles à la préservation de l’environnement ont tendance à opter pour des canalisations en métal car celles-ci peuvent être réutilisées, contrairement aux conduites en plastique. En matière de recyclage, celui de l’acier inoxydable est pratique courante depuis longtemps, la réutilisation de cuivre secondaire étant plus récente. D’un point de vue écologique, les conduites métalliques emportent aujourd’hui la préférence.

Les canalisations plus anciennes sont en acier ou en fer. Pour assurer la qualité de l’eau et éviter d’éventuels dégâts, il est recommandé de les remplacer au fil du temps. Les propriétaires privilégient généralement le plastique, plus économique, dans le choix du matériau des conduites d’eau.

En termes de coûts, le plastique est le premier choix

Les conduites en plastique n’ont pas la même durée de vie que celles en métal, mais cette différence n’est pas vraiment pertinente. La durée de vie des conduites est spécifiée par le fabricant. Elle est généralement d’environ 30 ans pour le plastique, certains tuyaux composites, tels que les tuyaux multicouches en acier chromé, pouvant durer une vingtaine d’années de plus.

Les tuyaux en plastique monocouche sont composés de polyéthylène réticulé, de polypropylène, de polybutène ou de polychlorure de vinyle surchloré. Aujourd’hui, on a le plus souvent recours à un matériau composite avec la couche extérieure en polyéthylène, la couche centrale en aluminium et la couche intérieure en polyéthylène. Avantage majeur, les parois lisses en polyéthylène permettent de pratiquement éliminer le risque de dépôts de calcaire.

Les tuyaux en plastique sont légers, faciles à plier et donc très flexibles. Ils se posent par conséquent très facilement, notamment dans les constructions en applique. Mais la flexibilité a aussi ses inconvénients : ces conduites nécessitent un plus grand nombre de points de fixation que les tuyaux métalliques. Du fait de leur stabilité réduite, les canalisations en plastique ne sont par ailleurs généralement pas appropriées pour les colonnes humides.

Le plastique se dilate davantage sous l’influence de la chaleur. Sous l’influence des UV ou des basses températures, il devient cassant au fil du temps et est également plus sensible aux effets mécaniques. En outre, il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas d’expérience à long terme avec ce matériau, l’utilisation de conduites en plastique ne remontant qu’aux années 1990.

  

L’acier inoxydable : durable, mais cher

Les conduites d’eau en acier inoxydable ont l’avantage d’être très robustes. Elles sont notamment utilisées lorsque la priorité est au respect des normes d’hygiène, car elles permettent d’exclure tout risque pour la santé. L’acier inoxydable est le métal de tuyauterie le plus apprécié et il se prête à toutes les situations, indépendamment du type de bâtiment et de la qualité de l’eau. En revanche, la pose de conduites en acier inoxydable est un peu plus compliquée et leur prix est plus élevé. La couche d’oxyde qui se forme à la surface des conduites immédiatement après leur mise en service les protège contre la corrosion. Elle a en outre la capacité de se régénérer rapidement, même en cas d’endommagement, assurant une eau potable de qualité qui ne contient que des quantités négligeables de chrome et de nickel.

Les conduites en acier galvanisé sont également répandues de nos jours. L’acier galvanisé à chaud a désormais cédé la place aux matériaux ferreux galvanisés au trempé. La fine couche de zinc permet d’assurer la résistance à l’oxydation des parois internes et externes des canalisations. Ces conduites ne sont toutefois en aucun cas équivalentes à celles en acier inoxydable. Même si elles sont également très résistantes, elles n’offrent aucune protection contre la rouille au niveau des intersections. Elles ne conviennent pas pour une installation derrière des tuyaux en cuivre, car la présence de cuivre dans l’eau peut provoquer des dégâts de corrosion. On ne peut pas exclure que le revêtement en zinc ait des effets nocifs sur la santé. D’ailleurs, ce matériau n’est désormais autorisé que pour les conduites d’eau froide.

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Les conduites en cuivre sont très répandues

Les tuyaux en cuivre sont raccordés par sertissage, brasage, vissage ou emboitement, et leur surface interne peut également être galvanisée. Cela permet à la fois de renforcer les parois internes et de les protéger contre la corrosion. Au fil du temps, des couches se forment sur les surfaces internes, offrant une protection antirouille supplémentaire.

Qui opte pour des conduites en cuivre devra toutefois prendre en compte un point important : une eau acide avec un pH inférieur à 7,4 peut dissoudre le cuivre des canalisations, qui pénètre alors dans l’organisme en quantités potentiellement nocives. En cas de dépassement de ce seuil d’acidité, on pourra opter pour des tuyaux en cuivre dont la paroi intérieure est revêtue d’étain, ce qui permet également d’éviter que le cuivre ne pénètre dans l’eau. Un pH supérieur à 7,0 est acceptable si l’eau présente une concentration en carbone organique total (COT) inférieure à 1,5 milligramme par litre.

  

Attention aux fuites d’eau !

Une conduite d’eau endommagée peut avoir des conséquences insoupçonnées. Il n’est pas question ici d’un accident grave avec une fuite d’eau importante, des gouttes d’eau tombant du plafond ou des flaques d’eau au sol : de simples taches sombres sur les murs et le plafond sont également déjà un signal d’alarme sans équivoque qui nécessite une action immédiate. Une odeur de moisissure peut également être un signe inquiétant. De même, un compteur d’eau affichant une consommation inexplicablement élevée peut indiquer une fuite. Les ruptures de canalisations d’eau ne sont pas toujours faciles à localiser. Divers procédés techniques ont été développés à cet effet.

La première chose à faire en cas de dégâts des eaux est de fermer immédiatement les vannes principales d’eau. La vanne principale d’arrivée d’eau pour toute la maison se trouve généralement dans la cave. Tous les câbles électriques dans la zone sinistrée doivent être immédiatement mis hors tension. On évite ainsi les éventuels courts-circuits que pourraient créer des interrupteurs, prises ou autres appareils qui ont pris l’eau ou l’humidité. Il convient de faire preuve de la plus grande prudence si l’eau a déjà atteint la hauteur des prises électriques, en raison du risque d’électrocution.

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En cas de dégâts des eaux, avertir immédiatement les voisins

Ce n’est qu’après avoir pris ces précautions que l’eau pourra être évacuée à l’aide d’un aspirateur à eau ou d’un autre moyen adapté, qui peut être un simple seau et un chiffon en cas de fuite d’eau mineure. En revanche, si la pièce est complètement inondée, les pompiers devront être alertés pour évacuer l’eau par pompage.

Dans un tel cas, il est également recommandé d’informer le plus rapidement possible les voisins concernés, surtout si l’eau devra être coupée dans tout le bâtiment. Pour un appartement, le gérant de l’immeuble est la personne à contacter. Tous les dégâts devront être documentés par des photos pour l’assurance, de même que les interventions des services d’urgence, du plombier, des pompiers, etc.

  

Les contrôles réguliers sont la meilleure solution

Ce type de désagréments peut être évité en contrôlant le système de canalisations à intervalles réguliers. Ces contrôles sont en outre importants pour assurer une qualité constante de l’eau. À titre préventif, on peut en outre procéder à des analyses régulières de l’eau pour en contrôler la qualité. Les tests disponibles dans les magasins spécialisés analysent l’eau potable pour déterminer la teneur de métaux lourds et aussi détecter toute contamination microbactérienne.

D’autres contrôles préventifs peuvent être effectués, par exemple une endoscopie qui examine les conduites d’eau à l’aide de petites caméras. Les parois intérieures des tuyaux et les conduites de bouclage sont contrôlées minutieusement pour détecter les éventuels points faibles. C’est aussi l’occasion de faire contrôler la qualité de l’eau du robinet et des échantillons d’eau sont prélevés pour être analysés en laboratoire.

Pour limiter les dégâts des eaux, des vannes à commande électrique peuvent être installées à titre préventif. Elles ferment automatiquement l’arrivée d’eau et permettent d’éviter le pire en cas d’absence des occupants ou d’écoulement d’eau non contrôlé.

Les signes précurseurs d’une rénovation inévitable

Après certains incidents de dégâts des eaux, il est clair qu’un assainissement des conduites d’eau est inévitable. Pour les propriétaires, ce n’est généralement pas une bonne nouvelle, surtout lorsqu’une rénovation totale du système de conduites d’eau s’avère nécessaire. Toutefois, de tels travaux ne sont pas toujours synonyme de stress et de désagréments et la plupart du temps, tout se passe plus facilement que prévu. De nos jours, le renouvellement des anciennes conduites peut être effectué sans nécessairement transformer la maison en chantier. L’expérience montre que les dégâts vraiment graves sont plutôt rares.

Les conduites d’eau vieillissent naturellement aussi et doivent être réparées ou remplacées. Si le filet d’eau au robinet s’amenuise ou qu’il en sort un bouillon de teinte rouille, il convient de ne plus attendre pour prendre les mesures nécessaires, car tout délai pourrait s’avérer très coûteux. Des conduites d’eau défectueuses peuvent provoquer des dégâts considérables, non seulement entre ses quatre murs mais aussi chez les voisins.

  

Une eau acide ou dure peut provoquer de la rouille

L’origine de tels signes précurseurs s’avère parfois être une conduite bouchée, des joints usés ou des défauts de matériaux. Mais la première responsable est la rouille, car les parois internes des tuyaux en acier galvanisé ou au cuivre se couvrent de rouille ou de calcaire au fil des ans. L’apparition de rouille dans les conduites est principalement due à la dureté ou l’acidité de l’eau.

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